Lettre de conjoncture, rédaction achevée le 8 octobre 2021
J’espère que vous avez passé un bel été et que vos batteries sont bien rechargées pour un automne pour le moins incertain…
Sommes nous à la croisée des chemins en ce début de 4eme trimestre 2021 ? reprise économique confirmée ou atterrissage progressif d’ici Noël? Effets négatifs constatés (temporaires?) dans les chaînes d’approvisionnements sur certains matériaux ou pièces électroniques ? Chômage en baisse technique ou effet trompe œil ?
Malgré un été pas folichon côté météo, nous avons profité de clémence sur l’ensemble des marchés sur Juillet Août, Immobilier compris d’ailleurs ! De la torpeur née de la Covid19 en Mars de l’année dernière, nous avons repris pied, progressivement, toutes et tous avec des efforts quotidiens de protection mais surtout des campagnes de vaccination engagées en France, en Europe et de par le Monde (avec cependant une inégalité d’accès aux différentes options disponibles sur le marché). Tout en respectant le choix de chacun sauf pour certaines professions ciblées, la France a ouvert les vannes pour une vaccination nationale avec un succès certain, aujourd’hui plus de 50 millions d’entre nous ont pu y participer, belle performance à l’échelle européenne.
Si l’on cite Mme Lagarde, à la tête de la Banque Centrale Européenne, l’Europe - Grande Bretagne en moins- a plutôt bien vécu son 2eme trimestre calendaire 2021 avec une croissance au-delà des 2% (marque supérieure à la prévision initiale). Nos économistes s’attendent à un troisième trimestre de bonne facture également, ce qui augure bien d’une hausse annuel du PIB en volume de l’ordre de 5% et plus sur l’année. A suivre dans les prochaines semaines. Notre rythme de croissance actuelle reste bien positif alors que les difficultés d’approvisionnement pourraient peser sur le dessein du 4eme trimestre. Oui, ce qui nous préoccupe aujourd’hui, ce sont les tensions sur les chaines d’approvisionnement….et les répercussions immédiates dans les processus de fixation des prix sur certaines catégories identifiées de marchandises intervenants dans la production finale de biens de consommation et/ou d’usage courant. Si vous êtes un de nos lecteurs assidus depuis le début d’année, vous comprendrez notre sentiment mitigé face à ce phénomène non anticipé. Au-delà des aléas climatiques ayant entraîné quelques raréfactions notoires de denrées premières (nous ne parlons pas de la truffe ici), nous avons été les premiers surpris avec des dérèglements dans la logistique maritime ou terrestre, l’acheminement d’un continent à l’autre, d’une région à une autre par manque de personnel qualifié et de transports disponibles. Si prix et approvisionnements restent sur le même tempo que sur ces derniers mois, nous ne serions plus face à un régime transitoire mais plutôt en face d’une vague moyen terme perturbante pour l’ensemble du système dont vous et moi sommes le maillon final. Les répercussions sur notre portefeuille sont évidentes. L’inflation est de l’ordre de 1.5% en France selon les derniers statistiques nationales et hélas, bien des salariés et retraités vont observer la faible évolution positive de leurs émoluments. Et nous n’osons pas évoquer avec vous la probabilité d’une remontée du taux de contamination Covid-19 au sein des populations, ce qui, vous en conviendrez, aurait un effet négatif sur le moral de la Nation.
Le robinet des banques centrales toujours grand ouvert va finalement se refermer progressivement. Aux Etats-Unis, l'annonce d’une modification prochaine du programme d’achats d’actifs papiers et soutien au système bancaire était plus ou moins attendu. Les marchés ayant horreur des mauvaises surprises, la programmation à venir de cette baisse de soutien à l’économie ne devrait pas interpeller les opérateurs financiers et économiques. Cependant, la conséquence immédiate est une remontée des taux qui se formalise avec l’obligation Trésor US 10 ans repassant le niveau des 1,5%. Mme Lagarde a été plus nuancée dans ses derniers propos sur le PEPP d’abord (Programme d'achats d'urgence face à la pandémie, enveloppe de 1850 milliards euros, créé en Mars 2020) avec une diminution symbolique (80 à 70 milliards de rachats en rythme mensuel) dans un avenir proche et par ailleurs, sur une possible résurgence durable de l’inflation. Une accélération de cette dernière en Allemagne a été observée en Août avec 4.1% en rythme annuel, plus forte hausse sur le dernier quart de siècle (2% est l’objectif de la BCE). La présidente de la BCE a mis tout dérapage sur le long terme hors sujet, ses services confirmant 1.7% en rythme annuel sur 2022 sur le marché intérieur européen ;
Ici en Europe ou outre Atlantique ou en Asie, le maître mot restera les créations d’emploi…la Chine ne se porte pas comme on pouvait l’espérer (Evergrande n’est qu’une partie de l’iceberg, d’autres noms pourraient émerger) et les Etats-Unis commencent à tousser avec les deux dernières références Emplois d’Aout (+235 000) et de Septembre (+194 000). En Europe, l’indice PMI Composite des directeurs d’achats publié par l’Institut IHS Markit confirme le ralentissement avec un repli sur ces deux derniers mois également (59 en Août, 56.1 en Septembre) : c’est le niveau le plus faible enregistré en Allemagne depuis le début du printemps. Cela confirmerait-il une activité au plus bas pour les prochains mois ?
Avec une lecture d’une moindre croissance dans les prochains mois, il nous parait important de faire une pause sur le marché Actions, en un mot de diminuer l’exposition quel que soit le segment ; le marché US est négatif sur le dernier mois. Chez nous, aucun secteur ou style n’a été sauvé : le segment « growth » enregistre un écart supérieur à -5% et + , le « value » est proche du -1%. La Technologie est en perte de vitesse notoire à presque -7%, les utilities et autres services aux collectivités perdant quasi -9% ! Vous devinez que le secteur Energie a marqué des points en cette fin de trimestre précèdent avec un peu moins de +13% au compteur. En résumé, les marchés ont horreur de l’incertitude : le scénario « pénurie de matières premières, hausse des taux, bénéfices en anticipation de décroissance et dernier point, des valorisations élevées (trop certainement) » incite à une réduction de la part Actions dans vos portefeuilles. Les perspectives globales restent positives et les premières projections de croissance en Europe autour de 4.5% pour 2022 seront affinées tout au long du 4eme trimestre.
D’ici notre prochain billet, je vous souhaite de profiter de notre belle arrière-saison, portez-vous bien en famille et avec vos amis sur la Presqu’île !
Yann NOEL
Directeur Agence Immobilière de la Poste
Le Pouliguen